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DotĂ©es d’un fort capital sportif et rĂ©ussissant dans une filiĂšre scientifique, elles cumulent des capitaux sportifs et scolaires au sein d’espaces masculins tout en y dĂ©veloppant des logiques fĂ©minines, notamment en optant pour des projets professionnels privilĂ©giant la conciliation des sphĂšres de vie avec l’ambition scolaire puis professionnelle [1]. Le parcours de ces jeunes femmes, oscillant entre transgression et reproduction de genre, interroge tout particuliĂšrement les stratĂ©gies qui sous-tendent des orientations scolaires et professionnelles atypiques elles sont statistiquement minoritaires et la difficile transmutation de l’excellence scolaire des filles en excellence des carriĂšres [2] ». PrĂ©parant l’agrĂ©gation d’Éducation physique et sportive EPS tout en se formant Ă  la recherche, ces normaliennes sont Ă©lĂšves du dĂ©partement 2SEP » de l’École normale supĂ©rieure Cachan ENS-Cachan ouvert en 2002 et accessible par voie de concours aprĂšs deux annĂ©es d’études effectuĂ©es dans la filiĂšre universitaire sciences et techniques des activitĂ©s physiques et sportives STAPS. Jusqu’en 2005, annĂ©e qui fut marquĂ©e par leur absence totale parmi les laurĂ©ats du concours d’entrĂ©e, les filles y Ă©taient fortement minoritaires. Depuis 2008, les proportions tendent Ă  s’équilibrer. 2Nombre de travaux se sont intĂ©ressĂ©s aux conditions d’accĂšs, pour les femmes, Ă  ces deux univers historiquement masculins le sport et les Ă©tudes en STAPS d’un cĂŽtĂ©, les grandes Ă©coles, de l’autre. L’accĂšs Ă  la pratique du sport a Ă©tĂ© une trĂšs longue conquĂȘte » des femmes pour le droit de pratiquer [3], ĂȘtre reconnues au sein des institutions organisant et gĂ©rant le sport et y ĂȘtre socialement acceptĂ©es. Qu’il s’agisse de la pratique, de la place des femmes dans les institutions et aux postes de dirigeants, ou encore de la mĂ©diatisation de leurs performances, les femmes demeurent aujourd’hui fortement sous-reprĂ©sentĂ©es dans le monde sportif. En outre, et alors qu’aucun rĂšglement ne pose plus d’interdit, on observe une distribution diffĂ©rentielle des deux sexes dans les disciplines sportives. De fait, les sports demeurent sexuĂ©s tout comme l’institution sportive [4]. Dans nombre de sports, les femmes restent minoritaires, en particulier dans les disciplines de tradition masculine » telles le football, le rugby, les boxes, l’haltĂ©rophilie, les sports motorisĂ©s ou encore les sports de pleine nature, Ă  forte incertitude et Ă  risques [5]. Autre rĂ©alitĂ© persistante, la moindre prĂ©sence des femmes dans la compĂ©tition sportive elles comptent durablement pour environ un quart des compĂ©titeurs en France [6], nombre d’entre elles manifestant une moindre appĂ©tence pour la compĂ©tition en gĂ©nĂ©ral [7], sportive en particulier, et ce, dĂšs la jeunesse [8]. Enfin, plus ce niveau de performance et de compĂ©tition s’élĂšve, moins les femmes sont prĂ©sentes et visibles elles constituent 36 % de l’ensemble des quelque 8 000 sportifs officiellement classĂ©s athlĂštes de haut niveau en France et les championnes, sous-reprĂ©sentĂ©es dans les mĂ©dias, n’occupent que rarement la une de l’Équipe. Partant, il n’est guĂšre Ă©tonnant d’observer que, parmi les Ă©tudiants entrant en STAPS au plan national, Ă  peine un tiers sont des filles, faisant de cette filiĂšre l’une des moins fĂ©minisĂ©es de l’universitĂ©, avec les mathĂ©matiques et la physique [9]. C’est lĂ  une consĂ©quence logique de ce que l’on observe en amont puisque, d’aprĂšs les enquĂȘtes sur les pratiques sportives des jeunes, seulement 10 Ă  15 % des filles de terminale pratiquent le sport de compĂ©tition en club [10]. 3L’accĂšs aux filiĂšres d’excellence scolaire prĂ©sente Ă  son tour une sexuation persistante, qu’il s’agisse des classes prĂ©paratoires [11], des grandes Ă©coles [12], des filiĂšres prestigieuses ou de nombreuses filiĂšres du secondaire et du supĂ©rieur. Les garçons sont trĂšs surreprĂ©sentĂ©s dans les filiĂšres scientifiques et techniques, quand les filles le sont au sein des qualifications dans le tertiaire ainsi que dans les Ă©tudes en lettres, sciences humaines, arts, langues [13]. L’antenne de Bretagne de l’ENS Cachan devenue ENS de Rennes, qui compte au total, en 2013, 30,9 % de filles, n’échappe pas Ă  cette classique rĂ©partition sexuĂ©e des diffĂ©rentes disciplines les filles sont trĂšs minoritaires dans les filiĂšres telles la mĂ©catronique ou les mathĂ©matiques oĂč elles reprĂ©sentent respectivement 5,5 % et 21,9 % des normaliens ; elles sont bien davantage prĂ©sentes dans les filiĂšres telle l’économie-droit-gestion oĂč elles reprĂ©sentent 65,3 % des normaliens source ENS. Les travaux concernant les filles ayant connu des trajectoires scolaires et/ou professionnelles atypiques par le niveau visĂ© et atteint ou par le type de filiĂšre choisi soulignent la complexitĂ© des mĂ©canismes de cette transgression », avec des interprĂ©tations multiples le poids des socialisations familiales au sein desquelles se jouent des projections et aspirations parentales [14], l’influence de l’hĂ©ritage maternel, la plus grande libertĂ© » de choix des filles au regard des rĂ©sultats scolaires en lien avec la moindre injonction de rĂ©ussite [15], l’intĂ©riorisation des rĂŽles et le poids des stĂ©rĂ©otypes de sexe qui façonnent des reprĂ©sentations de soi [16], l’évitement de la possible et douloureuse rupture identitaire » par une non-conformitĂ© Ă  son groupe de sexe toujours chargĂ©e d’un coĂ»t » [17], le dĂ©veloppement de stratĂ©gies qui anticipent la prise en compte de la division du travail dans la vie de famille et les caractĂ©ristiques du marchĂ© professionnel [18], le poids des reprĂ©sentations des mĂ©tiers au moment des choix d’orientation [19]. 4Les normaliennes en sciences du sport et Ă©ducation physique, population jamais Ă©tudiĂ©e encore, offrent une focale intĂ©ressante parce qu’elles permettent d’interroger les stratĂ©gies d’orientation de jeunes filles entrĂ©es dans ce dĂ©partement sciences du sport et de l’éducation physique de l’École normale supĂ©rieure au regard de leur double excellence, sportive et scolaire, c’est-Ă -dire dans des sphĂšres jusqu’alors analysĂ©es et pensĂ©es sĂ©parĂ©ment, le sport et l’école. Dans quelle mesure valorisent-elles, de maniĂšre optimale, ce double capital sportif et scolaire aux moments clĂ©s de leurs choix d’orientations ? 5Cette contribution s’attache aux effets paradoxaux de la possession de compĂ©tences et de capital sportifs sur les parcours des normaliennes. Elle analyse les stratĂ©gies d’orientation de ces jeunes femmes pour qui le goĂ»t du sport est central et qui les conduit Ă  opter pour des orientations scolaires, puis professionnelles, oscillant entre conformitĂ© et atypisme, le plus souvent en deçà de ce Ă  quoi elles peuvent prĂ©tendre. Les stratĂ©gies sont ici entendues au sens de Pierre Bourdieu. Vues non pas comme un calcul cynique [20] » ou comme une recherche consciente de la maximisation d’un profit spĂ©cifique », elles renvoient Ă  une relation inconsciente entre un habitus et un champ » et ont affaire Ă  la continuitĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle » pour reprendre Alain Dewerpe [21]. Les stratĂ©gies sont gĂ©nĂ©rĂ©es par l’habitus, systĂšme de dispositions acquises par l’apprentissage implicite ou explicite qui fonctionne comme un systĂšme de schĂšmes gĂ©nĂ©rateurs », habitus jouant en tant que principe gĂ©nĂ©rateur de stratĂ©gies permettant de faire face Ă  des situations imprĂ©vues [22] ». 6L’analyse s’appuie sur des entretiens semi-directifs rĂ©alisĂ©s avec tous les agrĂ©gatifs de deux promotions, soit 9 filles et 10 garçons, avec une attention particuliĂšre portĂ©e Ă  ceux des filles [23]. Le traitement thĂ©matique des entretiens s’est tout particuliĂšrement attachĂ© aux stratĂ©gies » Ă©voquĂ©es par les Ă©tudiant-e-s Ă  des moments clĂ©s de leur parcours scolaire au moment du baccalaurĂ©at, l’annĂ©e du concours d’entrĂ©e dans le dĂ©partement, l’annĂ©e de l’agrĂ©gation et les annĂ©es consĂ©cutives Ă  son obtention, mais aussi Ă  leur socialisation familiale en particulier en matiĂšre de rapport Ă  l’école, de poids du sport dans la vie familiale et les parcours scolaires de la fratrie. La dĂ©marche rĂ©solument qualitative s’appuie par ailleurs sur des donnĂ©es d’une enquĂȘte par questionnaires. RĂ©alisĂ©e auprĂšs des normalien-ne-s qui ont intĂ©grĂ© ce dĂ©partement depuis sa crĂ©ation en 2002, l’enquĂȘte rassemble une soixantaine de questionnaires 38 garçons, 21 filles sur les 149 normalien-ne-s identifiĂ©-e-s entre 2002 et 2009 [24]. Celle-ci ne vise pas Ă  identifier d’éventuels facteurs dĂ©terminant une stratĂ©gie d’orientation, ni mĂȘme Ă  proposer une hiĂ©rarchisation de ces facteurs, mais Ă  contextualiser les logiques d’orientation et les parcours de ces jeunes filles, en rapport avec des tendances relevĂ©es par d’autres enquĂȘtes rĂ©alisĂ©es sur les orientations scolaires et professionnelles des jeunes femmes. 7Dans un premier temps, nous dĂ©couvrons des normaliennes qui se distinguent de leurs congĂ©nĂšres par leur double excellence en sport et filiĂšre S, avec des profils semblables aux garçons. Ensuite, les arbitrages effectuĂ©s au moment du baccalaurĂ©at montrent Ă  quel point les normaliennes, davantage que les garçons, ont donnĂ© la prioritĂ© au sport face Ă  des ambitions scolaires pourtant largement exprimĂ©es dans leur entourage familial et professoral. Dans la partie suivante, l’hypothĂšse d’un retour aux ambitions scolaires du fait de l’intĂ©gration Ă  l’École normale supĂ©rieure s’avĂšre trĂšs largement nuancĂ©e parce que les normaliennes semblent tout particuliĂšrement sous-estimer leurs compĂ©tences et ĂȘtre moins mobilisĂ©es par des ambitions » que par l’idĂ©e d’aller chercher un appui, dans l’institution scolaire, pour rĂ©ussir Ă  obtenir le CAPEPS plutĂŽt que l’agrĂ©gation, nouveau signe d’ambitions toutes relatives au regard de leur profil scolaire, sportif et familial. Enfin, l’ auto-exclusion » des normaliennes de projets professionnels Ă  la mesure de leur excellence est pointĂ©e la rĂ©duction des possibles et les arguments qu’elles avancent indiquent que ces jeunes femmes ont intĂ©riorisĂ© les assignations sexuĂ©es et en particulier les contraintes de la division sexuelle de toutes les formes de travail. Le passage par l’ENS n’a, semble-t-il, pas modifiĂ© leur projet professionnel, ni la façon de s’y projeter, alors mĂȘme qu’il ouvre des perspectives vers des activitĂ©s et positions – Une double excellence familialement acquise qui les distingue8En investissant conjointement deux espaces masculins lors de leur scolaritĂ© au lycĂ©e, les normaliennes en EPS prĂ©sentent des parcours qui les rendent atypiques au regard des filles de leur Ăąge elles sont inscrites en baccalaurĂ©at scientifique et elles pratiquent le sport de compĂ©tition, deux caractĂ©ristiques peu frĂ©quentes chez les jeunes filles en dehors des familles favorisĂ©es. Atypiques, elles le sont Ă©galement parce qu’elles prĂ©sentent un profil scolaire et sportif de niveau plus Ă©levĂ© que leurs homologues masculins. 9Provenant trĂšs majoritairement Ă  plus de 90 % de la filiĂšre dite d’excellence du lycĂ©e, la filiĂšre scientifique, leur niveau scolaire est meilleur que celui des normaliens elles ont obtenu le baccalaurĂ©at en Ă©tant, en moyenne, plus jeunes qu’eux un quart des normaliennes a obtenu le bac Ă  17 ans, mais aucun des normaliens, 95 % d’entre eux l’ayant obtenu Ă  18 ans ; elles ont davantage optĂ© pour l’option la plus prestigieuse mathĂ©matiques et elles ont Ă©tĂ© plus nombreuses Ă  obtenir les mentions les plus Ă©levĂ©es les trois quarts des filles ont obtenu la mention bien ou trĂšs bien au baccalaurĂ©at pour la moitiĂ© des garçons. Outre cette meilleure rĂ©ussite scolaire au terme du lycĂ©e, les normaliennes se distinguent par un engagement sportif au moins Ă©quivalent sinon supĂ©rieur Ă  celui des garçons, notamment par leur niveau de compĂ©tition. Ces filles ont toutes fait du sport en club et, pour plus de la moitiĂ©, deux sports au moins elles ont dĂ©veloppĂ© une pratique majoritairement instituĂ©e peu de pratique auto-organisĂ©e, de surcroĂźt de bon, voire de haut niveau puisque les deux tiers ont atteint un niveau de compĂ©tition rĂ©gional ou national [25]. Deux tiers des filles comme des garçons annoncent aussi une pratique compĂ©titive en sport scolaire UNSS [26]. Par l’intensitĂ© et le niveau de compĂ©tition atteint, ces normaliennes appartiennent Ă  cette minoritĂ© de jeunes filles inscrites dans l’excellence sportive en France, 17 % des filles de 15 Ă  17 ans font au moins un sport en compĂ©tition quand c’est le cas de 39 % des garçons du mĂȘme Ăąge [27] et, parmi les sportifs de haut niveau, un peu plus d’un tiers sont des femmes [28]. De plus, elles figurent parmi les meilleurs Ă©lĂšves en EPS durant le collĂšge et le lycĂ©e [29]. Les normaliennes se distinguent donc par le type et le volume de deux formes de capital le scolaire et le sportif. Mais si toutes ces caractĂ©ristiques font d’elles des filles atypiques, elles apparaissent conformes » Ă  la distribution sexuĂ©e par les activitĂ©s sportives choisies quasiment tous les normaliens 27 sur 31 ont pratiquĂ© au moins un sport collectif handball et football principalement, alors que seules trois filles sont dans ce cas, les autres ayant majoritairement pratiquĂ© des sports individuels athlĂ©tisme, gymnastique, danse et parfois des sports de raquette tennis, badminton, activitĂ©s majoritairement investies par les femmes [30]. 10Ces parcours atypiques s’inscrivent dans le prolongement d’une socialisation familiale de classes favorisĂ©es qui cumulent les capitaux 43 % des normaliennes ont un pĂšre appartenant Ă  la catĂ©gorie cadres et professions intellectuelles supĂ©rieures » pour 63 % des pĂšres des garçons, alors que cette catĂ©gorie reprĂ©sente 17,6 % de la population active au plan national [31]. À l’instar des pĂšres, les mĂšres [32] cadres et professions intellectuelles supĂ©rieures » sont Ă©galement surreprĂ©sentĂ©es, un peu plus souvent pour les garçons 45 % que pour les filles 29 %. Dans prĂšs de 9 cas sur 10, ces derniĂšres ont, comme les normaliens, un pĂšre qui est ou a Ă©tĂ© sportif en ayant pratiquĂ© en compĂ©tition dans environ 40 % des cas et Ă  un niveau rĂ©gional ou national le plus souvent, elles ont plus frĂ©quemment des mĂšres sportives 71 % d’entre elles pour 63 % d’entre eux et qui ont pratiquĂ© en compĂ©tition 43 % des normaliennes ont une mĂšre ayant pratiquĂ© en compĂ©tition, proportion trĂšs Ă©levĂ©e par comparaison avec les donnĂ©es nationales, puisque 12 % des Français de plus de 15 ans pratiquent un sport en compĂ©tition, dont un quart sont des femmes, proportion inchangĂ©e depuis le milieu des annĂ©es 1980 [33]. Quand les normaliennes ont un frĂšre, il pratique du sport, ce qui n’est pas le cas des normaliens dont les frĂšres ne pratiquent pas toujours. Quand les normaliennes ont une sƓur, elle est sportive dans la moitiĂ© des cas quand les garçons ont une sƓur, les deux tiers font du sport. En somme, toutes proportions gardĂ©es, les normaliens sont issus de familles moins sportives » par leurs pĂšres, mĂšres et fratrie masculine. Les normaliennes ont donc bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une socialisation sportive familiale bien au-delĂ  de la moyenne et plus frĂ©quemment que leurs homologues masculins, en particulier par l’intermĂ©diaire des mĂšres qui pratiquent en compĂ©tition dans des proportions exceptionnellement Ă©levĂ©es par comparaison avec les mĂšres des garçons et avec la moyenne des femmes en France. 11Si les normaliennes ne dĂ©rogent pas aux profils sociaux des Ă©lĂšves, garçons comme filles, qui entrent dans les grandes Ă©coles et qui sont majoritairement issus de familles favorisĂ©es, elles se distinguent par une configuration familiale particuliĂšre, avec une mĂšre cadre supĂ©rieure et compĂ©titrice, configuration qui accroĂźt la probabilitĂ© de pratique des filles, a fortiori lorsque la mĂšre est diplĂŽmĂ©e [34]. Ces jeunes femmes prĂ©sentent donc des parcours associant une double rĂ©ussite, scolaire et sportive toutes deux supĂ©rieures Ă  leurs homologues masculins, non sans lien avec une socialisation familiale marquĂ©e par un cumul des capitaux et une forte culture sportive, en particulier du cĂŽtĂ© des mĂšres Ă  l’instar des normaliennes scientifiques dont le parcours est marquĂ© par des femmes fortes [35] ».II – Le sport plutĂŽt que les ambitions scolaires
12Les arbitrages effectuĂ©s au moment du baccalaurĂ©at montrent Ă  quel point les normaliennes, davantage que les garçons, ont donnĂ© la prioritĂ© au sport face Ă  des ambitions scolaires pourtant largement exprimĂ©es dans leur entourage familial et professoral, les conduisant Ă  opter pour une orientation en STAPS plutĂŽt que vers une grande Ă©cole. 13Si pour tous, le choix d’entrer en STAPS domine les projets d’études durant le lycĂ©e et non l’intĂ©gration d’une grande Ă©cole c’est sans connaĂźtre le concours et les Ă©tudes de l’ENS qu’ils ont choisi la filiĂšre STAPS, Ă  quelques exceptions prĂšs, les problĂ©matiques d’orientation aprĂšs l’obtention du baccalaurĂ©at se sont posĂ©es diffĂ©remment pour les filles et les garçons. Les trois quarts des filles disent avoir hĂ©sitĂ©, durant le lycĂ©e, entre plusieurs orientations d’études supĂ©rieures. Or, les normaliennes n’ont pas mis en balance, au moment de leur choix, deux formations d’excellence, mais STAPS versus grandes Ă©coles [36], en sachant que tous filles comme garçons disposent du capital scolaire et familial pour se diriger vers les grandes Ă©coles et que ce choix d’orientation des filles vers les STAPS ne laisse pas l’entourage indiffĂ©rent. Il s’effectue, pour elles plus que pour eux, Ă  l’encontre des conseils de leur mĂšre et de leur professeur principal. Moins encouragĂ©es que les garçons Ă  s’orienter vers STAPS, elles peuvent mĂȘme en avoir Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©es. Carmen Ă©voque les tiraillements qu’elle a ressentis au moment oĂč elle a dĂ» choisir son orientation post-baccalaurĂ©at en terminale On me soutenait, on me soutenait sans me soutenir quand on a une maman qu’est prof
 mĂȘme si elle est prof d’EPS, avant tout, c’est la rĂ©ussite scolaire qui compte ! Et je pense que
 quand je rĂ©flĂ©chis Ă  ma carriĂšre entre guillemets de joueuse de tennis, ça aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© plus facile si j’avais Ă©tĂ© moins douĂ©e Ă  l’école. » Et lorsqu’elle resitue le poids de l’entourage, elle Ă©voque sa mĂšre, sa possible ouverture » Ă  d’autres voies et son propre goĂ»t pour le sport qu’elle inscrit dans des dispositions masculines [Ma mĂšre] est prof d’EPS, donc quand mĂȘme ouverte, enfin je pense Ă  ça
 Enfin je sais pas, puis j’avais un cĂŽtĂ© peut-ĂȘtre, j’avais vraiment un cĂŽtĂ© garçon manquĂ© quand j’étais petite ; j’avais les cheveux courts, trĂšs courts ; je ne voulais pas mettre de robe, pas de jupe, j’étais tout le temps en short, puis j’étais dehors, je voulais faire du sport, donc peut-ĂȘtre qu’elle avait peur que, m’inscrire en plus dans un sport, ça renforce euh
 ça renforce ça. » Carmen indique par ailleurs que plus petite, elle voulait Ă  tout prix faire du foot, mais que sa mĂšre avait rĂ©sistĂ©, [c’était] un monde “trop masculin” selon elle ». 14Les filles Ă  qui l’on a suggĂ©rĂ© d’autres Ă©tudes que STAPS, que ce soit leur mĂšre ou professeur principal, se sont toutes vu conseiller des classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles et dans les mĂȘmes disciplines que les garçons biomĂ©dical, math-sup », classe prĂ©paratoire ou grande Ă©cole scientifiques. Elles ont Ă©tĂ© encouragĂ©es Ă  s’orienter vers des filiĂšres de prestige et Ă  se dĂ©tourner de filiĂšres moins Ă©litistes et symboliquement estimĂ©es. La tĂȘte » plutĂŽt que les jambes
 Ceux qui soutiennent ce choix peu convenu pour des filles sont des professeurs principaux ou des ami-e-s, c’est-Ă -dire des autruis significatifs [37] » en dehors de la famille. Les propos de NoĂ©mie montrent Ă  quel point son choix d’études rompt avec les souhaits de ses parents un pĂšre agrĂ©gĂ© et une mĂšre enseignante-chercheure en biochimie, pas sportifs » et mĂȘme peu favorables Ă  la pratique sportive de leur fille par ailleurs inscrite dans une classe musique Pour eux, le sport c’était antinomique de la rĂ©flexion en quelque sorte ; j’étais dans une filiĂšre musicale au collĂšge, donc lĂ  une classe avec des trĂšs bons Ă©lĂšves. Ils souhaitaient que je reste dans cette filiĂšre-lĂ . » Elle renvoie son choix d’orientation en STAPS aux parents de son amie d’enfance, tous deux enseignants d’EPS en STAPS. L’analyse des rĂ©actions de l’entourage lorsque les jeunes futur-e-s normalien-ne-s Ă©taient indĂ©cis confirme cette idĂ©e d’une orientation transgressive par le choix de STAPS les pĂšres comme les mĂšres sont plus nombreux Ă  encourager leur garçon que leur fille Ă  entrer en STAPS dans 5 cas sur 10 les pĂšres encouragent leurs garçons Ă  entrer en STAPS, dans 4 cas sur 10 pour les filles. Dans un cas sur deux, autant pour les filles que les garçons, les professeurs d’EPS les encouragent dans cette voie ; mais les professeurs principaux les ont rarement poussĂ©-e-s vers celle-ci, en particulier les filles. Ces normaliennes ont donc Ă©tĂ© encouragĂ©es Ă  s’orienter vers des filiĂšres d’excellence et soumises Ă  une injonction familiale et professorale de rĂ©ussite selon le modĂšle d’excellence sociale. Dans leur mise en balance STAPS versus grande Ă©cole, elles ont privilĂ©giĂ© STAPS en ignorant encore quasiment toutes qu’elles s’orienteront vers la formation d’excellence que reprĂ©sente l’ENS, disposant pourtant d’un bagage plus Ă©levĂ© que les garçons et appartenant Ă  des fratries dans lesquelles des frĂšres et/ou sƓurs ont entrepris des Ă©tudes dans des grandes Ă©coles ou des classes prĂ©paratoires ou envisagent de le faire. Bref, alors qu’elles accumulent les propriĂ©tĂ©s propices Ă  une rĂ©ussite en grande Ă©cole, elles ont optĂ© pour l’universitĂ© et la filiĂšre STAPS, le plus souvent en contrepoint des injonctions parentales et d’une reproduction familiale probablement assurĂ©e. Toutes n’entrent pas dans cette configuration la plus partagĂ©e. Mauranne n’est pas explicitement encouragĂ©e Ă  entrer en STAPS, mais le dĂ©terminant familial est important. Elle apparaĂźt comme l’ hĂ©ritiĂšre » d’un pĂšre dĂ©cĂ©dĂ© lorsqu’elle a 16 ans, qui n’a plus son mot Ă  dire », mais qu’elle cite en premier lieu lorsqu’il s’agit d’évoquer son orientation. Elle rĂ©alise le projet initiĂ© par son pĂšre dont elle Ă©tait proche – son entraĂźneur de 800 mĂštres, une discipline Ă©galement pratiquĂ©e par son frĂšre, et dans laquelle elle rĂ©ussit. 15Une telle orientation, vers une filiĂšre considĂ©rĂ©e comme peu prestigieuse, ne dĂ©roge pas Ă  la tendance gĂ©nĂ©rale identifiĂ©e Ă  propos des usages de la scolaritĂ© secondaire et des orientations post-baccalaurĂ©at [38], Ă  savoir une concentration des intentions fĂ©minines vers les filiĂšres les plus modestes. Faut-il y voir une capacitĂ© Ă  se distancier des attendus scolaires et sociaux – les Ă©lĂšves en rĂ©ussite scolaire sont poussĂ©s vers des formations sĂ©lectives – ou bien dĂ©jĂ  la marque d’une prĂ©pondĂ©rance accordĂ©e Ă  l’extra-scolaire dans leurs arbitrages ? 16L’orientation des filles futures normaliennes vers cette filiĂšre moins prestigieuse et masculine » les STAPS apparaĂźt trĂšs largement liĂ©e au primat qu’elles accordent au sport, sous trois formes de valorisation diffĂ©rentes exposĂ©es ici par ordre d’importance dans leurs discours. 17Entrer en STAPS peut ĂȘtre perçu comme un moyen de poursuivre, voire de privilĂ©gier, une carriĂšre sportive de haut niveau cas repĂ©rĂ© chez les filles, mais pas chez les garçons. AmĂ©lie indique bien ce qui l’a conduite Ă  choisir cette filiĂšre En terminale bac maths, je pratiquais la gymnastique au niveau national, en championnats de France et je m’étais inscrite en prĂ©pa
 J’avais fait maths et bio, j’avais Ă©tĂ© prise en maths annulant l’inscription en bio du coup. Je voulais plutĂŽt aller en bio. Du coup, je suis allĂ©e en STAPS. En fait, quand j’étais plus petite, je voulais faire prof d’EPS. Je faisais beaucoup de gymnastique et cela voulait dire que soit j’arrĂȘtais, soit il fallait que je n’en fasse plus qu’une fois par semaine et ça, ce n’était pas trop envisageable, donc c’était tout ça en fait. » Carmen explique bien la complexitĂ© de l’arbitrage Moi je voulais faire du tennis, moi hein sourire ! Enfin
 mes parents m’ont soutenue par rapport Ă  ça, avec des ambitions j’avais une structure, enfin un entraĂźneur [
] On me soutenait, enfin [
], c’est bĂȘte Ă  dire, mais j’en suis persuadĂ©e quoi si j’avais Ă©tĂ© moins bonne Ă  l’école, j’aurais peut-ĂȘtre eu des parents qui m’auraient dĂ©scolarisĂ©e, qui m’auraient inscrite au CNED pour que je puisse partir en tournoi, pour jouer davantage
 [
] Il se trouve qu’en terminale j’étais pas du tout partie pour m’inscrire en STAPS, j’étais inscrite en prĂ©pa HEC, donc Ă  la fin de la terminale S, inscription en prĂ©pa HEC. Et cette annĂ©e-lĂ , je fais de trĂšs bons rĂ©sultats, je finis huitiĂšme junior française pendant l’étĂ©, donc du coup je me dis
 prĂ©pa HEC va falloir poser la raquette parce que je n’aurai pas le temps de jouer et j’avais quand mĂȘme dans l’optique, Ă  un moment, de tenter ma chance sur le circuit professionnel. Donc ma mĂšre, Ă©tant prof d’EPS
, aimant l’EPS et aimant le sport, je me suis dit “Bah on va quand mĂȘme prendre une inscription en STAPS.”. Et puis je me suis dĂ©cidĂ©e Ă  la rentrĂ©e au mois de septembre, je me suis dit “Je vais pas en prĂ©pa HEC, j’irai en STAPS, j’aurai du temps pour jouer au tennis”. » Dans ce cas, le choix d’entrer en STAPS permet de poursuivre une carriĂšre de tennis de haut niveau encouragĂ©e par le pĂšre et d’envisager un mĂ©tier liĂ© au sport dans la lignĂ©e d’une mĂšre enseignante d’EPS, c’est-Ă -dire de valoriser un capital sportif tout en poursuivant une voie d’excellence. 18Sans aller jusqu’à envisager une carriĂšre sportive de haut niveau, choisir STAPS peut aussi correspondre au souhait de s’engager dans une formation dont la charge de travail est supposĂ©e moindre par comparaison avec les classes prĂ©paratoires et en tout cas compatible avec une activitĂ© sportive extra-universitaire. Aline, par exemple, qui a voulu continuer [son] sport pour s’épanouir », explique Les STAPS au dĂ©but, enfin c’est un peu
 pas trĂšs rĂ©putĂ©, et comme j’ai un frĂšre et une sƓur qui ont fait prĂ©pa, donc c’est vrai que
 et mon pĂšre est enseignant en classes prĂ©paratoires [en math sup CMPSI, sciences industrielles]. [
] J’ai un frĂšre et une sƓur, tous les deux plus ĂągĂ©s ; je suis la petite derniĂšre, la seule qui soit vraiment engagĂ©e dans un profil sportif. Ce n’est pas qu’ils ne font pas de sport, mais pas en compĂ©tition. Donc j’ai dĂ©marrĂ© [le sport de compĂ©tition] tard, en seconde, et du coup, quand je les ai vus travailler, je me suis dit “Mince, je commence Ă  avoir des rĂ©sultats et moi je n’ai pas envie de faire que ça et d’abandonner tout mon sport, s’il y a moyen de rĂ©ussir”
 Bon ils ne m’ont jamais barrĂ© la route pour aller en STAPS, mais c’est vrai que
 je me souviens, ça m’avait frappĂ©e Ă  mon inscription en L1 STAPS, on m’avait dit, presque “Qu’est-ce que tu viens faire ici quoi ? Avec tes notes !” » 19S’orienter en STAPS peut enfin s’effectuer en lien avec une perspective professionnelle enseigner l’EPS. En terminale, j’étais en option SVT et je faisais aussi la mention complĂ©mentaire EPS, donc en fait, depuis toute petite j’avais envie d’aller en STAPS pour faire professeur d’EPS, donc je savais normalement oĂč j’allais
 » NoĂ©mie, dont la mĂšre est maĂźtre de confĂ©rences et le pĂšre agrĂ©gĂ©. En fait, nombre de normaliennes, pour ne pas dire toutes les interviewĂ©es, indiquent que ce projet d’ĂȘtre enseignante fut prĂ©coce, assimilable Ă  une vocation » Depuis toute petite [
] j’ai toujours voulu ĂȘtre prof d’EPS », prĂ©cise Mauranne. Dans le cas de Flora, ce projet s’inscrit dans une longue lignĂ©e familiale Je suis la quatriĂšme gĂ©nĂ©ration Ă  faire cela donc c’est vrai que j’ai toujours baignĂ© dans ce milieu. » Si cet arbitrage ne diffĂ©rencie pas vĂ©ritablement les filles des garçons, puisqu’elles ont ce projet dans huit cas sur dix, comme eux, il les place dans une situation atypique elles s’orientent vers un mĂ©tier Ă©tiquetĂ© fĂ©minin » l’enseignement, mais dans une discipline peu valorisĂ©e dans la hiĂ©rarchie des disciplines scolaires [39] et progressivement moins investie par les jeunes femmes [40]. 20Dans tous les cas, les arbitrages effectuĂ©s par les filles s’opĂšrent au bĂ©nĂ©fice d’études en STAPS – alors qu’elles ont plus souvent reçu des encouragements en faveur des grandes Ă©coles et qu’une entrĂ©e en STAPS Ă©tait moins souvent approuvĂ©e, c’est le goĂ»t du sport sous des formes diffĂ©rentes qui l’a emportĂ©. Elles disent ne pas vouloir renoncer Ă  leurs pratiques sportives, dans lesquelles elles sont trĂšs investies et de longue date, et oĂč elles sont en rĂ©ussite ; elles ont donnĂ© le primat Ă  leur goĂ»t du sport au dĂ©triment d’ambitions scolaires ; elles ont privilĂ©giĂ© l’extrascolaire au scolaire. D’une certaine façon, l’entrĂ©e Ă  l’universitĂ©, en sciences du sport, leur permet de prolonger leur parcours atypique de bacheliĂšres en rĂ©ussite en sciences et en sport. Mais en prolongeant leur singularitĂ©, elles se ferment Ă  l’opportunitĂ© de s’orienter dans une grande Ă©cole elles s’auto-excluent des voies d’excellence scolaire conventionnelles, mais elles prolongent la logique familiale maternelle de cumul des capitaux scolaires et sportifs. Elles se distancient des normes scolaires et rĂ©affirment un parcours atypique de double excellence en dehors de toute projection ultĂ©rieure d’entrĂ©e Ă  l’ENS 85 % des normalien-ne-s ne connaissaient pas le dĂ©partement 2SEP de l’ENS Cachan lorsqu’ils sont entrĂ©s en STAPS. Leur entrĂ©e Ă  l’École normale supĂ©rieure constituerait-elle un retour aux ambitions scolaires familialement encouragĂ©es ?III – IntĂ©grer l’École normale supĂ©rieure un retour aux ambitions scolaires ?21Plusieurs indicateurs concernant les conditions ayant conduit ces jeunes femmes Ă  envisager cette orientation semblent contredire l’hypothĂšse d’un retour aux ambitions scolaires. 22La dĂ©couverte du dĂ©partement s’est souvent rĂ©alisĂ©e par l’intermĂ©diaire d’enseignants en STAPS qui, au vu de la rĂ©ussite de certains, ont pu leur dire Pour les intellectuel-le-s, il y a le concours de l’ENS. » Les pairs sont Ă  leur tour frĂ©quemment dĂ©clencheurs dans la dĂ©cision de tenter le concours plusieurs normaliennes mentionnent le cas de camarades filles en formation avec elles, pour d’autres, leur petit ami, les unes et les autres ayant eux-mĂȘmes prĂ©parĂ©, ou intĂ©grĂ© le dĂ©partement [41]. AnaĂ« Ă©voque ainsi sa connaissance du dĂ©partement en terminale et l’incitation faite par un enseignant STAPS Moi j’ai entendu parler du concours quand j’étais en terminale, un peu par hasard, mais trĂšs vaguement, et on m’en a reparlé , je sais plus si c’était en premiĂšre ou en deuxiĂšme, je l’ai passĂ© en deuxiĂšme [annĂ©e de STAPS], non je l’ai su en premiĂšre annĂ©e, un prof d’EPS qui m’a dit “Ben tu vas en STAPS, tu pourrais peut-ĂȘtre tenter”
 » Quant Ă  NoĂ©mie, elle dĂ©couvre l’existence du dĂ©partement lorsqu’elle est en terminale parce que son petit ami passe le concours d’entrĂ©e. À l’exception de l’une d’entre elles dont le pĂšre, enseignant d’EPS et responsable syndical, avait eu connaissance du dĂ©partement dĂšs sa mise en place, et pour qui l’entrĂ©e en STAPS plutĂŽt qu’en classe prĂ©paratoire avait Ă©tĂ© conditionnĂ©e par l’existence de ce dĂ©partement, l’entourage familial est peu citĂ©. Cependant, par ce choix de l’ENS, les filles opĂšrent, in fine, la rĂ©alisation de ce qui Ă©tait familialement souhaitĂ© et objectivement probable pour elles faire une grande Ă©cole [42]. 23Lorsqu’on s’intĂ©resse aux motifs d’orientation vers ce dĂ©partement, des diffĂ©rences apparaissent entre garçons et filles. En effet, si 58 % des garçons mentionnent l’excellence et la rĂ©putation de l’école/du diplĂŽme comme premier motif de choix de ce concours, c’est le cas de 43 % des filles. Pour les autres, il s’agit d’obtenir le statut de normalien rĂ©munĂ©rĂ© les garçons plus frĂ©quemment que les filles ou, pour d’autres encore, d’intĂ©grer la prĂ©paration Ă  l’agrĂ©gation externe ou encore les perspectives de carriĂšre. L’idĂ©e d’excellence apparaĂźt donc moins dĂ©terminante de l’orientation des filles vers ce concours, alors mĂȘme qu’elles sont surdotĂ©es avec de meilleurs rĂ©sultats au baccalaurĂ©at, en pratiques sportives, dans leurs Ă©tudes STAPS au moment du concours
 et qu’elles n’ont comme les garçons d’ailleurs, dans 95 % des cas entendu aucune rĂ©ticence de leur entourage Ă  l’idĂ©e qu’elles entrent Ă  l’ENS, sans pour autant ĂȘtre Ă  l’initiative explicite de cette orientation. 24Mauranne par exemple, admissible Ă  l’agrĂ©gation au moment de l’entretien, n’a pas changĂ© de projet professionnel au fil de sa trajectoire elle veut ĂȘtre professeure d’EPS J’ai Ă©tĂ© baignĂ©e un peu lĂ -dedans » ; mes grands-parents qui sont plus portĂ©s sur le diplĂŽme et surtout le faste des Ă©tudes, du diplĂŽme, de la carriĂšre, enfin de ce cĂŽtĂ©-lĂ , eux, le fait que je sois en STAPS ça leur plaisait pas. L’annĂ©e derniĂšre, dĂ©jĂ  en fin d’annĂ©e, mon grand-pĂšre [ancien militaire haut gradĂ©, la grand-mĂšre a fait bac + 3] me disait “Qu’est-ce que tu veux faire en fait Mauranne ?” – “Bah professeur d’EPS, ça n’a pas changĂ©â€ et puis il me dit “Ah bon, mais, moi je croyais que tu ferais autre chose vu ton Ă©cole maintenant la politique ou je ne sais quoi, l’ENA.”. Je sais plus ce qu’il m’a sorti, enfin ce n’est jamais un truc qui m’a plu et juste Ă  mon avis dans l’idĂ©e de prestige nous soulignons, pour continuer quoi. Mais enfin c’est pas du tout, ça me plairait pas, donc ça me plaĂźt pas en tout cas ! Quand je lui ai dit que j’étais admissible et il m’a dit “Oh nous sommes trĂšs fiers de toi, tu es un bel exemple pour tes frĂšres et sƓurs et tes cousins, cousines.” » ClĂ©a parents ayant tous deux un niveau d’études Ă  bac + 5, un frĂšre en prĂ©pa HEC et un autre, plus jeune qui parle » d’une Ă©cole d’ingĂ©nieur, de Ponts et ChaussĂ©es
, admissible au concours de l’agrĂ©gation, tient elle aussi Ă  ĂȘtre professeure d’EPS Je pense qu’il y a cette barre aussi, bac + 5, “tu ne feras pas moins que tes parents”, d’un point de vue scolaire, je pense qu’elle sa mĂšre fera tout pour qu’on rĂ©ussisse. Et je pense que c’est pour cela que le fait que je fasse STAPS, cela ne l’a pas enchantĂ©e parce qu’elle savait que je pouvais faire entre guillemets d’autres choses plus intellectuelles. Peut-ĂȘtre, qu’il y a ce complexe-lĂ  d’avoir fait des Ă©tudes plus sur le corps et que cela est moins valorisant que certaines Ă©tudes intellectuelles, et que j’aurais peut-ĂȘtre pu faire l’école de commerce que je n’ai pas faite. Il y a peut-ĂȘtre ce jeu-lĂ  et cela m’entraĂźne Ă  peut-ĂȘtre envisager un M2, et puis on verra aprĂšs
 » Ces filles rĂ©alisent donc ce qui Ă©tait objectivement probable pour elles, d’un point de vue scolaire et familial, en mĂȘme temps qu’elles satisfont leur projet professionnel majoritaire parmi les filles, Ă  savoir devenir professeure d’EPS dans le secondaire. 25MalgrĂ© leur surdotation et une orientation attachĂ©e Ă  la rĂ©alisation d’un projet professionnel ancrĂ© de longue date, les filles hĂ©sitent davantage lorsqu’il s’agit de tenter le concours d’entrĂ©e. Filles et garçons affichent des reprĂ©sentations et des postures diffĂ©rentes quant Ă  la passation d’un concours objectivement trĂšs sĂ©lectif. Les normaliennes Ă©voquent spĂ©cifiquement leur sentiment d’un concours difficile, la nĂ©cessaire motivation pour rester engagĂ©e dans une prĂ©paration solitaire en l’absence de prĂ©paration dans les UFR, le fait de consentir Ă  un Ă©loignement d’avec sa rĂ©gion d’origine oĂč existent des investissements et engagements sportifs et/ou affectifs, voire sentimentaux, le manque de confiance et la volontĂ© d’y croire ». Elles mentionnent des termes renvoyant Ă  l’intĂ©riorisation d’un sentiment d’infĂ©rioritĂ© et de compĂ©tences pensĂ©es comme insuffisantes alors mĂȘme qu’elles disposaient, objectivement, d’un capital scolaire et sportif plus Ă©levĂ© que les garçons. Ceux-ci soulignent, quant Ă  eux, plus volontiers l’importance de dĂ©construction de la reprĂ©sentation erronĂ©e du concours » son Ă©litisme notamment, dĂ©construction qui s’opĂšre Ă  l’occasion d’une prĂ©sentation du dĂ©partement par un normalienne et/ou aprĂšs avoir passĂ© une premiĂšre fois le concours. Car, contrairement aux filles qui l’ont rĂ©ussi au premier passage dans les trois quarts des cas, les garçons ont plus souvent obtenu le concours au second passage un peu plus de la moitiĂ© d’entre eux l’ont rĂ©ussi la premiĂšre fois. Certains disent ne pas avoir vraiment prĂ©parĂ© », avoir passĂ© ce concours en touriste », n’avoir rien Ă  perdre », ou tenter leur chance » propos n’apparaissant pas parmi les filles. On entend bien ici le poids des schĂšmes de perception liĂ©s au genre dans les modalitĂ©s de perception/verbalisation des compĂ©tences et des institutions, modalitĂ©s qui sont au cƓur de l’inscription et de l’engagement dans une dĂ©marche d’excellence ce que suppose le fait de passer le concours d’entrĂ©e Ă  ce dĂ©partement et ce, alors mĂȘme que la possession objective de capitaux sociaux, scolaires et sportifs place nombre de filles en probable rĂ©ussite. On peut en effet souligner qu’en deuxiĂšme annĂ©e de licence STAPS, au moment de passer le concours de l’ENS, les filles sont en plus grande rĂ©ussite que les garçons [43]. 26Exprimant souvent des doutes et des hĂ©sitations, les normaliennes semblent sous-estimer leurs compĂ©tences et ĂȘtre moins mobilisĂ©es par des ambitions que par l’idĂ©e d’aller chercher un appui, dans l’institution scolaire, pour rĂ©ussir Ă  obtenir le CAPEPS, c’est-Ă -dire le concours qui leur permettra d’atteindre la profession qu’elles visent dans un contexte oĂč le CAPEPS et l’agrĂ©gation restent particuliĂšrement sĂ©lectifs. L’agrĂ©gation – Ă  laquelle l’ENS prĂ©pare et qu’il est obligatoire » de passer –, apparaĂźt pour certaines comme une cerise sur le gĂąteau [44] » signe Ă  nouveau d’ambitions toutes relatives au regard de leur profil scolaire, sportif et familial. Elles entrent dans une filiĂšre d’excellence scolaire, selon une logique fĂ©minine ».IV – L’obtention de l’agrĂ©gation externe vers des projections professionnelles ambitieuses » ?27Une fois l’agrĂ©gation obtenue, diverses possibilitĂ©s s’offrent aux normalien-ne-s exercer comme professeur-e d’EPS en Ă©tablissement scolaire ou s’orienter vers la recherche/un doctorat, ou encore partir Ă  l’étranger avec un report de l’annĂ©e de stagiaire. 28L’annĂ©e de l’agrĂ©gation externe, c’est-Ă -dire aprĂšs presque trois annĂ©es de formation dans cette grande Ă©cole, lorsqu’on les interroge sur l’existence d’un autre projet professionnel pour l’avenir, les deux tiers des filles disent ne pas en avoir, et pour 24 % d’entre elles, ce serait un mĂ©tier dans la recherche. Une seule normalienne parmi les enquĂȘtĂ©es envisage un poste Ă  responsabilitĂ© dans un Ă©tablissement scolaire. Les garçons sont bien plus nombreux Ă  formuler d’autres ambitions 37 % voudraient exercer un mĂ©tier dans la recherche et 26 % obtenir un poste Ă  responsabilitĂ© dans un Ă©tablissement scolaire. Tous n’entrent pas dans cette mĂȘme logique d’ascension. C’est par exemple le cas de Basile J’avais dĂ©jĂ  une idĂ©e assez prĂ©cise, assez jeune, de la voie dans laquelle je voulais me lancer et je n’avais pas envie de passer deux annĂ©es Ă  travailler comme un fou pour faire quelque chose qui, aprĂšs, ne me plairait pas forcĂ©ment. » Il souhaite devenir enseignant d’EPS et n’envisage pas alors de carriĂšre universitaire Dans l’immĂ©diat non, non, donc maĂźtre de confĂ©rences non. Pour l’instant, ça ne m’intĂ©resse pas, c’est pas vraiment ce que j’ai envie de faire. AprĂšs je ne ferme la porte Ă  rien. » Mais si, l’annĂ©e de l’agrĂ©gation, cet Ă©tudiant dont les grands-parents sont instituteurs et dont il est proche, ne se projette pas sur un autre projet que celui d’enseigner l’éducation physique dans le secondaire, il a depuis obtenu un poste Ă  l’universitĂ©, en STAPS et s’est inscrit en doctorat. Ce cas, peu rĂ©pandu, tend donc Ă  confirmer cette tendance qu’ont les garçons Ă  partager des perspectives d’ascension, logique moins frĂ©quente chez les filles. La quasi-totalitĂ© des normaliennes interviewĂ©es affirment ce dĂ©sir persistant d’enseigner dans le second degrĂ©, comme Floriane pressĂ©e d’aller enseigner » ou Aline qui en a marre des Ă©tudes ». SensibilisĂ©es Ă  la recherche au sein de l’ENS et incitĂ©es Ă  suivre cette voie [45], quelques normaliennes l’envisagent comme une Ă©ventuelle reconversion » plus tard dotĂ©es d’un master, elles pourront toujours entreprendre une thĂšse. Carmen et Alicia sont atypiques puisque, voulant depuis toutes petites ĂȘtre prof EPS », elles pourront l’ĂȘtre une fois l’agrĂ©gation obtenue, mais elles se convertissent » Ă  la recherche. La premiĂšre trouvera dans cette nouvelle perspective un moyen de rĂ©investir son capital sportif À l’entrĂ©e en STAPS, le projet c’était de devenir prof d’EPS ; j’ai toujours vu les profs d’EPS comme des gens bien dans leurs baskets, contents de ce qu’ils faisaient, et voilĂ  donc, puis j’aime le sport. Et donc c’était quelque chose que j’avais envie de faire. J’ai fait un master 1 en biomĂ©canique, sur le tennis et je voudrais faire de la recherche sur le tennis dans cette voie-lĂ  ; j’étais la seule Ă  ĂȘtre en sciences de la vie, tous les autres de la promo Ă©tait en sciences humaines [durant les Ă©tudes Ă  l’ENS pour passer ce diplĂŽme de master], j’aimerais bien faire une thĂšse. L’idĂ©e, ce serait de faire une thĂšse en cotutelle, sur la fac de Rennes et avec les grands spĂ©cialistes de la biomĂ©canique et du tennis qui sont en Australie. Je passe l’agrĂ©gation l’annĂ©e de l’entretien “pour assurer”. AprĂšs la thĂšse, j’envisage soit de passer la qualification pour ĂȘtre maĂźtre de confĂ©rences et enseigner Ă  la fac, soit de travailler pour le privĂ©, du style team LagardĂšre, je ne sais pas si vous connaissez un peu, voilĂ , qui recrute des chercheurs sur le tennis, soit pour la fĂ©dĂ©ration internationale de tennis, soit pour la fĂ©dĂ©ration française. » Aline, gymnaste de haut niveau, dĂ©clare vouloir exercer un mĂ©tier dans la recherche mĂȘme si je dois attendre 10 ou 15 ans pour ĂȘtre enseignante chercheure, eh bien j’attendrai ». Les normaliennes sont moins nombreuses Ă  envisager de telles nouvelles perspectives professionnelles envisageables avec l’agrĂ©gation externe. Cependant, alors mĂȘme que d’autres voies s’ouvrent Ă  elles, elles maintiennent le plus souvent leur souhait d’ĂȘtre enseignantes d’EPS et plus frĂ©quemment que leurs homologues 1Aspirations et rĂ©alisations professionnelles des normalien-ne-sAspirations et rĂ©alisations professionnelles des normalien-ne-s29Les trois principaux motifs qu’elles Ă©voquent pour justifier » leur dĂ©sir de suivre cette voie montrent qu’elles s’inscrivent en trĂšs grande majoritĂ© dans une logique de projet professionnel de type fĂ©minin » qui s’exprime dans les caractĂšres privilĂ©giĂ©s du mĂ©tier. On retrouve ici le poids de la reprĂ©sentation des mĂ©tiers le mĂ©tier d’enseignant-e est perçu comme impliquant des attributs convenant aux femmes » et de ce que Françoise Vouillot appelle la pression Ă  la conformitĂ© au groupe de sexe » qui conduit Ă  faire des choix qui Ă©viteront la rupture identitaire », sachant qu’il est difficile de n’ĂȘtre que quelques filles au sein d’une majoritĂ© de garçons. Partant, chaque individu souhaite exercer un mĂ©tier dans lequel son groupe de sexe est majoritaire [46]. 30Le premier argument met en avant les aspects humain et utile » du mĂ©tier d’enseignant ChloĂ© par exemple Je prĂ©pare l’agrĂ©gation donc c’est pour enseigner, j’adore ĂȘtre avec les enfants, enfin avec les jeunes, ĂȘtre dans cette relation-lĂ , leur faire dĂ©couvrir des choses d’un point de vue moteur, mais aprĂšs, je ne sais pas. » Ou encore Mauranne J’ai toujours voulu ĂȘtre professeur d’EPS [47]. Enfin, quand je me suis posĂ© la question en troisiĂšme, ce que je voulais faire, j’aimais bien les mĂ©tiers de l’éducation, enfin, enseigner au collĂšge et au lycĂ©e ça, ça me plaisait. Je souhaite toujours enseigner au collĂšge ; j’ai validĂ© mon CAFEP [48] l’annĂ©e derniĂšre ; je veux pas, enfin je vais pas laisser passer ça
, le cĂŽtĂ© Ă©ducatif. J’ai Ă©tĂ© dans une grande famille, toujours un peu sensibilisĂ©e Ă  ce cĂŽtĂ©, grande sƓur, enfin aider. J’aime bien aider l’autre Ă  grandir alors. » Ces reprĂ©sentations du mĂ©tier d’enseignant d’EPS insistent sur le relationnel, le goĂ»t acquis d’ĂȘtre avec les enfants, de les aider » ; en un mot, le mĂ©tier est pensĂ© dans le registre des qualitĂ©s » assignĂ©es au fĂ©minin. Julie prĂ©cise J’ai plusieurs ambitions pour plus tard ; peut-ĂȘtre travailler ou en tout cas ĂȘtre formatrice pour les profs des Ă©coles, niveau EPS, et puis un autre versant qui est justement par rapport Ă  ce que je vais faire l’annĂ©e prochaine, travailler dans le milieu plutĂŽt du handicap, ou en tout cas avec des publics avec des problĂšmes de santĂ©. J’aimerais bien. J’avais fait un stage en L2 dans une Ă©cole avec une politique pĂ©dagogique d’intĂ©gration, ça me plaĂźt bien quoi
 » 31Le deuxiĂšme argument avance le souhait d’avoir une vie pour soi, de s’épanouir », notamment avec le dĂ©sir de poursuivre la pratique sportive qui reste donc toujours centrale dans la structuration de la trajectoire des normaliennes, professionnelle cette fois. Ainsi Julie qui a fait le choix vers l’enseignement » ajoute Je suis attachĂ©e Ă  enseigner, mais le gros point positif c’est aussi la qualitĂ© de vie
, puis de pouvoir m’investir si je peux reprendre l’entraĂźnement. Oui, l’entraĂźnement dans un club de gymnastique rythmique, en parallĂšle, c’est ce qui me plairait vraiment quoi. C’est vrai que si on part en recherche, aprĂšs il faut renoncer
 » NoĂ©mie dit pour sa part Il faut ĂȘtre passionnĂ©e pour faire de la recherche, parce qu’on ne compte pas ses heures ! J’ai un pĂšre qui est agrĂ©gĂ© et une mĂšre qui est maĂźtre de confĂ©rences, je vois la diffĂ©rence il y en a un, je l’ai jamais vu et l’autre je le vois sans arrĂȘt Ă  la maison. Et j’avais envie de garder du temps pour moi, pour faire des loisirs et avoir une vie Ă  cĂŽtĂ©. Je ne crois pas que j’aie une passion au point de faire chercheure. Donc, et voilĂ  donc c’était plus le mĂ©tier de faire professeur d’EPS. En plus, on me reprochait Ă©normĂ©ment de passer le CAPEPS alors que c’était mon projet depuis toute petite. On me disait que j’aurais l’agrĂ©gation. Bon, en mĂȘme temps, c’est une sacrĂ©e sĂ©curitĂ©, on ne la passe pas de la mĂȘme maniĂšre l’agrĂ©gation, mais
 Et voilĂ  quoi, pour moi, c’était mon projet. » Plus loin, elle prĂ©cise qu’elle ne se retrouvait pas dans ces exigences de l’ENS pour s’orienter vers la recherche, ce discours assez Ă©litiste au final. Pour moi, ça pose vraiment problĂšme
 Je ne m’attendais pas Ă  ce qu’on ait des exigences de prestige Ă  ce point-lĂ . La recherche ça ne m’a vraiment pas plu, les travaux qu’on a faits. Donc je me suis dit que je ne voulais pas faire ce mĂ©tier-lĂ . Enseignant d’EPS moi ça me convient vraiment. AprĂšs je pense pouvoir Ă©voluer quand mĂȘme, car peut-ĂȘtre qu’on doit se lasser au bout de quelques annĂ©es. Donc aller vers de la formation, pourquoi pas s’orienter vers ça ou PRAG Ă  la fac. » À la question alors maintenant ? », Aline rĂ©cente admissible rĂ©pond C’est enseigner et dans l’idĂ©e j’en ai marre quand mĂȘme, enfin j’en ai marre des Ă©tudes, j’en ai marre des concours, j’ai passĂ© deux fois l’agrĂšg ; j’ai passĂ© deux fois l’ENS donc ça fait
 Enfin moi je suis Ă  bac + 6, donc il arrive un moment oĂč les Ă©tudes
 [rire], et on commence Ă  avoir notre
, bon maintenant j’ai envie de profiter un peu de mon copain ou de faire autre chose. » Son choix se pose, aprĂšs l’ENS, dans les mĂȘmes termes que lorsqu’elle est entrĂ©e en STAPS et avant mĂȘme d’entamer cette formation d’excellence Je suis allĂ©e lĂ  en me disant que je vais pourvoir faire mon sport, alors classes prĂ©pa
 Moi, j’avais aussi pour m’épanouir entre guillemets, j’avais besoin de bouger, de faire du sport
 » À la relance donc pour souffler vous refaites un master ? » [l’annĂ©e suivant l’agrĂ©gation], elle rĂ©pond Oui je vais Ă  Aix-les-Bains. Mais c’est juste pour euh
, parce que comme je l’ai expliquĂ©, on veut prendre un peu de bon temps, faire du sport. » Comme l’ont montrĂ© par ailleurs MichĂšle Ferrand, Françoise Imbert, et Catherine Marry, les filles peuvent renoncer Ă  des ambitions scolaires ou professionnelles et Ă  des voies royales », prĂ©fĂ©rant, comme ici les normaliennes sportives, prolonger la polyvalence de leurs capitaux scolaires et sportifs. Car, comme le font remarquer ces sociologues Ă  propos des normaliennes scientifiques Certes, ces choix qu’elles expriment en termes d’attirance ou de goĂ»t pour une discipline ou une profession donnĂ©e peuvent ĂȘtre lus comme l’effet de l’intĂ©riorisation d’un habitus sexuĂ©. Mais le refus qu’elles expriment souvent d’un investissement exclusif dans les maths et la physique, la volontĂ© de maintenir une formation plus diversifiĂ©e ne traduisent-ils que la luciditĂ© des dominĂ©s Ă  l’égard des jeux des dominants, alors que la soumission Ă  la logique de l’excellence est par ailleurs incontournable pour les dominants, en l’occurrence les garçons ? [49] » 32Le troisiĂšme argument rĂ©side dans la conciliation de l’activitĂ© professionnelle avec la vie familiale. Ces projections professionnelles faites puisque l’enquĂȘte ne permet pas de dire si elles seront rĂ©alisĂ©es peuvent-elles ĂȘtre dissociĂ©es des reprĂ©sentations de ce qui les attend » objectivement, c’est-Ă -dire de leur futur rĂŽle de femme-Ă©pouse-mĂšre Ă  plus ou moins court terme ? Ainsi, CĂ©lia, qui hĂ©site entre prendre un poste d’enseignante et continuer en master veut dans tous les cas continuer l’équitation qu’elle tient Ă  privilĂ©gier » ; elle reprend en fait Ă  son compte les reprĂ©sentations paternelles d’un mĂ©tier convenant Ă  une femme » Papa, je pense que le cĂŽtĂ© sportif chez une fille, cela ne lui dĂ©plaĂźt pas. Le cĂŽtĂ© enseignante d’EPS, je pense qu’il voit cela comme un bon dĂ©bouchĂ© pour sa petite fille, je pense qu’il voit cela comme un papa qui a une vision assez traditionnelle des relations dans le mĂ©nage oĂč la femme s’occupe plus de ses enfants et reste au foyer, mĂȘme si, bien sĂ»r, il s’occupe de nous, mais je pense qu’il se dit que cela me laisserait du temps pour avoir une vie de famille, pour pouvoir continuer Ă  monter Ă  cheval, donc lui voit plus l’épanouissement total. » Mauranne qui a toujours voulu ĂȘtre prof d’EPS, le cĂŽtĂ© Ă©ducatif, grande famille » prĂ©cise Je suis l’aĂźnĂ©e, donc la maman s’occupe plutĂŽt des petits. J’ai Ă©tĂ© trĂšs influencĂ©e par ça et j’ai du mal Ă  m’en dĂ©tacher, parce que c’est bien pour vivre, enfin je pense que ça fait avancer » ; elle prĂ©sente en effet un avenir professionnel ayant intĂ©grĂ© cette future vie de famille J’aimerais bien comme mes parents avoir des enfants et pouvoir m’en occuper, donc c’est vrai que, enfin je pense que c’est plus facile avec un travail de prof qu’avec un mĂ©tier de chercheur, ça c’est un point de vue personnel, je pense que si vraiment j’ai un domaine de recherche qui me passionne, j’aurais du mal Ă  arrĂȘter quoi
 Enfin, dans mes choix de vie, j’aimerais bien me marier, avoir des enfants. Je sais que c’est compatible, de la mĂȘme maniĂšre que je voulais ĂȘtre professeur d’EPS et j’ai passĂ© un bac littĂ©raire, je savais que ça
 enfin c’était compatible ; moi j’ai vraiment envie d’avoir un peu plus de trois ou quatre enfants et donc voilĂ  je sais que les quelques chercheurs que je peux voir ont un ou deux enfants donc
 » On retrouve ici la thĂšse proposĂ©e par Marie Duru-Bellat pour rendre compte des orientations scolaires et choix professionnels des filles, soulignant que celles-ci ont appris Ă  dĂ©sirer ce qui les attend » elles savent que la gestion de la famille et du domestique leur reviendra plus tard et qu’il faudra rendre compatibles » ce qu’on nomme les deux journĂ©es de travail. Elles choisissent donc de s’orienter vers des emplois permettant cet autre investissement [50]. Mauranne semble avoir dĂ» reprendre Ă  son compte le projet sportif de son pĂšre en tant qu’aĂźnĂ©e de surcroĂźt et a fortiori parce que ce pĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©, ce qui l’inscrit dans le mĂȘme projet que sa mĂšre et sa grand-mĂšre avoir des enfants et choisir un travail en consĂ©quence elle envisage d’arrĂȘter de travailler pour les Ă©lever, comme ses grand-mĂšre et mĂšre se sont arrĂȘtĂ©es pour Ă©lever leurs enfants. Et ce choix s’effectue malgrĂ© les incitations Ă  l’excellence de l’encadrement de l’ENS On s’amusait Ă  nous dire qu’on Ă©tait des gens d’excellence, qu’il fallait qu’on fasse des super parcours, en allant Ă  l’étranger, en faisant des post-doc, des choses comme ça. On peut se prendre la tĂȘte, mais en mĂȘme temps on a un ou deux entretiens par an avec le directeur et celui qui nous suit, et lĂ  on expose notre projet personnel, notre projet professionnel. Et moi quand je leur ai dit que je voulais
, que je n’avais pas de grandes ambitions et de faire carriĂšre ou quoi, et que je prĂ©fĂ©rais enseigner, puis avoir une vie de famille, ils ont Ă©tĂ© trĂšs ouverts, voire trĂšs
 surpris, ouais, trĂšs contents du projet ; alors qu’on aurait pu penser qu’ils me pousseraient. » 33Avec de tels arguments avancĂ©s pour justifier » leurs aspirations professionnelles, Ă  savoir le temps libre laissĂ© et/ou le projet de famille, non sans lien avec la division objective du travail domestique [51] et des rĂŽles sociaux sexuĂ©s dominants, ces normaliennes ont rĂ©duit leur champ des possibles professionnels, comme souvent le font les filles lors de leur choix d’orientation et malgrĂ© la socialisation reçue lors du passage dans l’ENS qui n’a, semble-t-il, pas modifiĂ© leur projet professionnel, ni la façon de s’y projeter. Comme les autres normaliennes [52], elles s’auto-excluent » de fonctions/positions prestigieuses, renonçant en quelque sorte Ă  jouer en premiĂšre personne dans la course aux honneurs, ayant en outre intĂ©riorisĂ© les contraintes de la division sexuelle de toutes les formes de travail. Elles peuvent renoncer Ă  ce qui est identifiĂ© comme les voies royales parce qu’elles mĂšnent aux positions les plus prestigieuses ; elles y sont moins enclines » que les garçons, davantage poussĂ©s Ă  avoir l’ambition d’accĂ©der aux meilleures positions » comme nous l’avons montrĂ©, les conduisant Ă  des logiques d’ascension de statut et de position quand les filles sont plus nombreuses Ă  envisager de rester lĂ  oĂč elles sont arrivĂ©es. Le poids dĂ©terminant des encouragements d’enseignant-e-s et camarades, la dĂ©valorisation qu’elles expriment dans une plus grande hĂ©sitation Ă  se prĂ©parer au concours d’entrĂ©e parfois qualifiĂ© de petit objectif personnel » et la posture qu’elles affichent en prĂ©sentant l’agrĂ©gation comme une cerise sur le gĂąteau » montrent bien les mĂ©canismes Ă  l’Ɠuvre. Les propos de cette normalienne illustrent ces arbitrages Je me suis mise en perspective le fait d’avoir deux vies complĂštement diffĂ©rentes entre ĂȘtre prof d’EPS Ă  20 heures par semaine et la possibilitĂ© de s’investir Ă  cĂŽtĂ© dans des clubs ou faire de la recherche et s’investir Ă  fond. Je me suis moins sentie euh
, vraiment une Ăąme de chercheuse, donc ça, ça m’a un peu orientĂ©e [pour l’avenir], ça me plaĂźt bien de travailler dans un Ă©tablissement, donc d’avoir des classes normales » en EPS, puis des classes plus spĂ©cifiques. [
] Le gros point positif, c’est aussi la qualitĂ© de vie, et puis de pouvoir s’investir si je peux reprendre l’entraĂźnement dans un club de gymnastique rythmique en parallĂšle, c’est ce qui me plairait vraiment quoi. [
] Ouais, c’est vrai que si on part en recherche, aprĂšs il faut renoncer
 » Et de fait, la rĂ©ussite Ă  l’agrĂ©gation amĂšne, dans les trois annĂ©es suivant l’obtention du concours, les filles bien plus souvent que les garçons Ă  prendre un poste dans le second degrĂ© agrĂ©gĂ©es, 43 % des jeunes femmes enseignent dans un collĂšge ou un lycĂ©e pour 32 % des normaliens agrĂ©gĂ©s et Ă  l’inverse, elles sont moins nombreuses Ă  intĂ©grer l’enseignement supĂ©rieur que les normaliens 4 % pour 13 %.Conclusion atypiques et conformes Ă  la fois34Les parcours de double rĂ©ussite de ces normaliennes, en sciences et en sport, relĂšvent Ă  la fois de l’atypisme et de la reproduction sociale. Certes elles n’ont pas optĂ© pour les grandes Ă©coles quand leur profil le leur permettait parce qu’elles ont rĂ©alisĂ© des arbitrages en faveur des STAPS alors qu’elles Ă©taient admises dans une classe prĂ©paratoire. Mais, le choix de Dans les deux prĂ©cĂ©dents cours, nous venons de dĂ©couvrir comment crĂ©er une requĂȘte de sĂ©lection. Dans cet article, nous allons voir comment crĂ©er une requĂȘte de calcul. Pour cela, nous allons crĂ©er une nouvelle requĂȘte. Nous avons maintenant l’habitude suite aux prĂ©cĂ©dents articles. En effet, dans les cours n°8 et n°9 nous avons dans un premier temps créé une requĂȘte de sĂ©lection simple, puis une requĂȘte amĂ©liorĂ©e. DĂ©sormais, nous allons crĂ©er une requĂȘte permettant de rĂ©aliser un calcul. Vous verrez que cela peut s’avĂ©rer extrĂȘmement utile. RequĂȘte de calcul Cet article est le dixiĂšme d’une sĂ©rie de 18 cours vidĂ©o sur le logiciel Access qui ont Ă©tĂ© mis en ligne sur ma chaĂźne YouTube. La qualitĂ© sonore de cette sĂ©rie n’étant vraiment pas optimale, une transcription a donc Ă©tĂ© faĂźtes ci-dessous. C’est en quelque sorte pour m’excuser. Peut-ĂȘtre allez-vous vous poser la question pourquoi voit-on apparaĂźtre ? C’est un ancien site Ă  moi sur lequel la vidĂ©o a Ă©tĂ© créée initialement. Comment crĂ©er une requĂȘte de calcul ? Nous allons commencer Ă  crĂ©er une requĂȘte de calcul. On clique sur crĂ©er » puis crĂ©ation de requĂȘte ». Maintenant, on sĂ©lectionne la table film ». L’objectif est de savoir combien va nous coĂ»ter l’achat de tous les films. Il fallait bien trouver une raison de faire un calcul. Nous devons cliquer sur film_prix_achat », et on sĂ©lectionne le champ. Pour effectuer les calculs, on clique sur Totaux » qui est situĂ© dans le ruban afficher/masquer ». CrĂ©er une premiĂšre requĂȘte de calcul On peut voir une nouvelle ligne qui vient d’apparaĂźtre et qui est nommĂ©e opĂ©ration ». Un menu dĂ©roulant apparaĂźt, nous pouvons ainsi effectuer un certain nombre de calculs. Commençons par quelque chose de simple avec une somme », car l’objectif est de connaĂźtre le montant total qui a Ă©tĂ© payĂ©. CrĂ©er une requĂȘte de calcul avec somme » Dans champs, il faut Ă©crire total » et on clique sur exĂ©cuter » pour lancer cette requĂȘte. Notre rĂ©sultat apparaĂźt, l’ensemble des films a coĂ»tĂ© 293 euros. RĂ©sultat de la premiĂšre requĂȘte avec Somme » Nous pouvons rebasculer en mode de crĂ©ation, on enregistre la requĂȘte sous le nom de RequĂȘte_calcul_1 ». On peut fermer celle-ci et l’on va crĂ©er une nouvelle requĂȘte un peu plus Ă©laborĂ©e. Enregistrer la premiĂšre requĂȘte de calcul Nouvelle requĂȘte dans Access Comme d’habitude, on clique sur crĂ©er » puis crĂ©ation de requĂȘte ». Cette fois l’objectif est d’effectuer des calculs sur des groupes d’enregistrement. Nous allons crĂ©er une requĂȘte qui totalise en nombre de minutes un groupe particulier de films. Pour cela, on clique sur la table film et on choisit genre_types » et N˚ », le premier objectif va ĂȘtre de dire combien nous avons de films dans chaque genre. Comme tout Ă  l’heure, on clique sur le paramĂštre Totaux », la ligne opĂ©ration » apparaĂźt. Dans le champ N˚ », on va sĂ©lectionner compte », et notre requĂȘte va donc compter le nombre de films par genre. On peut modifier le nom qui va apparaĂźtre en haut du champ, nous allons y rajouter le mot Nombre ». Calcul avec plusieurs paramĂštres Maintenant que notre requĂȘte de calcul est prĂȘte, nous pouvons cliquer sur exĂ©cuter. La requĂȘte nous indique bien le nombre de films par genre. RĂ©sultat de la requĂȘte avec plusieurs paramĂštres Par exemple, nous avons trois films sur les comĂ©dies, six films drame, deux films policiers, etc
 On rebascule en mode de crĂ©ation et on va crĂ©er un nouveau champ qui va en plus nous indiquer le nombre de films par genre, la durĂ©e totale en minutes des films par genre. On se rend dans opĂ©ration » dans film_durĂ©e » et on clique sur somme ». Devant film_durĂ©e », on va rajouter le mot Total » et on valide la requĂȘte. Ajouter un paramĂštre dans la requĂȘte de calcul On constate que comme prĂ©vu on obtient le nombre de films par genre ainsi que la durĂ©e totale en minute de l’ensemble des films par genre. Par exemple, six films drame pour une durĂ©e totale de 1084 minutes. RĂ©sultat aprĂšs avoir ajoutĂ© un paramĂštre Nous pouvons rebasculer en mode de crĂ©ation et on enregistre la requĂȘte sous le nom RequĂȘte_calcul_2 ». Vous savez dĂ©sormais comment crĂ©er une requĂȘte de calcul. Enregistrer la deuxiĂšme requĂȘte Tous les tutoriels sur la formation Access Ci-dessous vous trouverez les 18 articles qui correspondent Ă  la transcription des vidĂ©os de la formation Access sur la chaĂźne YouTube de FBOTutos. Vous pouvez les suivre dans l’ordre chronologique pour apprendre Ă  crĂ©er une base de donnĂ©es qui aura pour objectif de stocker des films sous la forme d’une bibliothĂšque. CrĂ©er une base de donnĂ©es – Tutoriel n°1 Modifier les propriĂ©tĂ©s d’une table – Tutoriel n°2 Modifications avancĂ©es d’une table – Tutoriel n°3 InsĂ©rer des donnĂ©es dans une table – Tutoriel n°4 Importer des donnĂ©es dans Access – Tutoriel n°5 CrĂ©er une relation entre deux tables – Tutoriel n°6 Les options de tris et de filtrage – Tutoriel n°7 CrĂ©er une requĂȘte de sĂ©lection – Tutoriel n°8 Comment crĂ©er une requĂȘte de sĂ©lection amĂ©liorĂ©e – Tutoriel n°9 CrĂ©er une requĂȘte de calcul – Tutoriel n°10 Comment crĂ©er un formulaire avec assistant – Tutoriel n°11 CrĂ©er un formulaire sans assistant – Tutoriel n°12 Ajouter des boutons et contrĂŽles – Tutoriel n°13 Modifier l’apparence d’un formulaire – Tutoriel n°14 Comment crĂ©er des sections dans un formulaire – Tutoriel n°15 CrĂ©er un Ă©tat avec assistant – Tutoriel n°16 Comment crĂ©er un Ă©tat sans assistant – Tutoriel n°17 CrĂ©er une macro – Tutoriel n°18

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